La pornographie n’a rien à voir avec l’érotisme, quelle différence ?

La pornographie n’a rien à voir avec l’érotisme. D’un côté vous avez l’immoralité et la violence et de l’autre vous avez la sensibilité, la sensualité et les promesses de rencontres physiques intimes.

La pornographie est définie par une représentation de scènes obscènes destinées à être communiquées au public.

L’érotisme est ce qui a trait à l’amour physique, au désir et au plaisir sensuels.

L’obscénité de la pornographie relève de la grossièreté, de l’indécence tandis que l’érotisme touche à l’aspiration, l’attirance, la connexion corporelle et psychique.

Deux mondes opposés qui doivent être explicités lorsqu’on aborde la sexualité intime, la sexualité du couple.

La pornographie a tué l’amour

Etymologiquement, le mot pornographie vient du grec porné, dérivé du verbe pernemi qui veut dire vendre. Il désignait à l’origine celles et ceux qui vendaient leurs corps, autrement dit les prostitué(e)s. Le terme important ici est « obscénité ».

La pornographie est dangereuse. Elle a tué l’amour dans toute sa dimension.

On la subit de plus en plus par ses contenus omniprésents sur les réseaux.

Il faut savoir que la plupart des jeunes français ont une consommation importante de films porno. Les deux tiers d’entre eux en visionnent au moins une fois par semaine et 15% d’entre eux en regardent quotidiennement.

L’amour entre deux personnes se retrouvent brisé par des images de femmes dans des situations les rabaissant ou les ramenant à des actes sexuels dénués de toute sensualité et érotisme.

Pourquoi les jeunes regardent-ils les films porno ?

Après avoir été interrogés, ils déclarent :

-que cela pimente leur sexualité. Les films porno leur donnent des idées. Ils estiment que cela a un impact positif sur leur sexualité. La pornographie les inspire.

-que cela développe leur éducation sexuelle qui ne se fait pas à l’école.

Pourtant 34 % des jeunes qui regardent les films porno se retrouvent ensuite complexés.

Ce qui est important à comprendre c’est que les films porno ne sont pas le reflet de la vérité de l’amour, de la sexualité dans le couple.

Les corps épilés, surdimensionnés révèlent des physiques qui peuvent être à l’opposé de la réalité et qui peuvent donc générer un sentiment de complexité important, de comparaison et de mal-être.

Nous assistons à des performances sexuelles où chaque partenaire atteint l’orgasme et qui définit ainsi le rapport sexuel.

Or il y a d’autres façons de jouir.

Dans les films porno, les acteurs pénètrent rapidement leurs partenaires. Il n’y a presque pas de préliminaires. La pornographie montre des femmes prêtes à assouvir le moindre désir de l’homme. Si ce n’est pas la femme qui domine, c’est l’homme. Les fantasmes se montrent dans une connotation négative la plupart du temps.

La pornographie s’impose sur nos écrans et aujourd’hui nous en découvrons tous les bas-fonds.

Les femmes filmées, découvertes, mises à nu dans un rôle qui les dénature dévoile une véritable machine pornographique avec des violences sexuelles physiques et verbales dont elles sont victimes. Envahis par cette recrudescence d’images gênantes pour la femme et l’homme, nous détournons le regard ou nous nous retrouvons prisonniers d’une dépendance sexuelle pour stimuler notre désir.

L’amour, la sexualité se retrouvent destitués de leur véritable essence à cause d’une société qui se nourrit de contenus pornographiques pour s’exciter sexuellement. Mais derrière cette pratique médiatisée, véhiculée sur tant de réseaux et accessibles dès le plus jeune âge, nous nous retrouvons dans une impasse malveillante qui détruit le rapport à l’amour, aux corps et à la féminité. La consommation des contenus pornographiques est énorme. On dénombre plus de 19 millions de visiteurs sur les sites pornographiques. Malheureusement, beaucoup de jeunes ont choisi ce mode de stimulation cérébrale pour répondre à leur plaisir.

Les conséquences sont désastreuses. La pornographie a non seulement un effet sur les adultes et leurs représentations d’eux-mêmes mais aussi des femmes.

Un rapport publié ce 28 septembre 2022 présente les conditions opaques dans lesquelles l’industrie mondialisée de la pornographie a fait un véritable business de l’exploitation et de la marchandisation du corps des femmes.

Si le sexe virtuel peut exciter de nombreuses personnes, les films érotiques seraient tout de même une meilleure alternative.

L’érotisme est plus romantique

Eros était le dieu de l’amour dans la mythologie grecque. Il incarnait la mythologie et la puissance créatrice dans l’univers.

L’érotisme correspond à tout ce qui peut éveiller le désir sexuel dans la beauté. Les vêtements, les mouvements sont beaux et réalisés dans la séduction.

Ce n’est pas l’acte sexuel en lui-même qui est excitant mais tout ce qui l’entoure, le précède et le suggère.

Ce n’est pas directement ce que tu vois qui va t’exciter mais tout ce que ton imaginaire va produire à partir de tous ces éléments.

La pornographie résume le sexe sans sentiments destinée à une consommation masturbatoire tandis que les films érotiques utilisent des représentations sexuelles qui ont pour objectif de faire fonctionner l’imaginaire.

L’érotisme est une vague d’amour dans les relations qui vise à développer l’imaginaire de celui qui regarde ces films. Il invite quelque part au regard de la tendresse, des sensations, de la sensualité lorsque deux corps se rencontrent et se touchent. L’érotisme établit un rapport plus noble sur la sexualité. Il y a cette notion de l’art et de la beauté tandis que la pornographie est liée à l’industrie qui transgresse l’amour.

L’érotisme est dans la suggestion, l’esthétique. On dit qu’il est dans l’enrobage du désir à créer chez celui ou celle qui regarde.

Dans le film érotique, il y a une histoire la plupart du temps avec des scènes de nudité. Nous pouvons également voir des relations sexuelles filmées dans leur intégralité avec tous les passages des préliminaires, de la sensorialité.

Dans les films pornographiques, il n’y a pas d’histoires. Ce sont des gros plans sur des positions très ouvertes des acteurs ou actrices.

Dans le film érotique, la pénétration est plus suggérée.

Les personnages sont plus vivants, plus proches de l’émotion. On y voit de la tendresse.

La différence entre pornographie et érotisme ne peut se limiter à certaines caractéristiques visuelles ou virtuelles. Les limites entre l’une et l’autre ne sont pas toujours bien définies.

La différence se situe surtout dans l’individu qui regardera un film pornographique et un film érotique et sa recherche sexuelle.

Si la pornographie peut avoir sans conteste de graves conséquences psychologiques et dans la relation d’amour, l’érotisme peut être perçu comme une irréalité aussi.

L’important est que chaque personne puisse se connaître dans son désir sexuel et trouver sa voie consciente et agréable pour le partager avec la personne souhaitée.

Attention à la violence, aux interdits qui parfois sont néfastes pour notre corps mais aussi pour notre cerveau qui est le premier à ressentir le stimuli du désir !